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10 avril 2006

Le CPE devrait être licencié ce matin

Au plus bas selon notre sondage LH2, Villepin annonce aujourd'hui un nouveau dispositif, à l'issue d'un week-end de consultations à l'UMP

A moins d'un de ces rebondissements dont le trio Chirac-Villepin-Sarkozy a désormais le secret, le gouvernement devrait esquisser aujourd'hui une sortie à la crise du CPE. A 9 heures, après un tête-à-tête entre le Président et son Premier ministre, une réunion se tiendra à l'Elysée autour de Jacques Chirac. A ses côtés, Dominique de Villepin, Nicolas Sarkozy, les ministres Jean-Louis Borloo (Cohésion sociale) et Gérard Larcher (Emploi), ainsi que les deux présidents des groupes parlementaires UMP, Bernard Accoyer et Josselin de Rohan, qui ont discuté toute la semaine dernière avec les syndicats. Ensemble, ils devraient mettre la touche finale à une nouvelle proposition de loi remplaçant le contrat première embauche pour tenter de clore deux mois de crise.

Emplois aidés. Le texte devrait s'articuler autour de dispositifs d'emplois aidés, notamment en direction des jeunes les plus défavorisés (Libération de samedi-dimanche). Le sarkozyste François Fillon a vendu la mèche hier soir sur Europe 1, en souhaitant que «le CPE soit remplacé ­ c'est-à-dire qu'il disparaisse, qu'il n'y ait plus de CPE ­ par un dispositif qui permette d'accéder plus facilement aux contrats qui existent déjà». Une allusion aux contrats «jeunes en entreprise», Civis et contrats de professionnalisation que Fillon avait lancés lorsqu'il était ministre des Affaires sociales.

Hier soir, Matignon affirmait que «plusieurs scénarios» étaient encore à l'étude. Une allocution du chef du gouvernement est prévue à 10 h 30 à Matignon. Elle sera suivie d'une conférence de presse des deux présidents de groupe UMP, qui expliqueront le calendrier de la mise en oeuvre du dispositif. Et Villepin sera l'invité du 20 heures de TF1. Sarkozy, lui, ne s'exprimera que mardi dans un entretien au Figaro prévu la semaine dernière, mais repoussé plusieurs fois à la demande du chef de l'Etat.

Il était temps que le gouvernement trouve une porte de sortie. Selon notre dernier Observatoire de l'opinion LH2 (1), le duo exécutif ne s'est jamais porté aussi mal. Le chef de l'Etat ne recueille plus que 25 % d'opinions positives, soit 17 points de moins qu'à la fin du mandat de Raffarin. Villepin, également à 25 % (-12 points en un mois), bat son record d'impopularité. Il recule surtout au sein de l'électorat UMP et obtient 2 points de moins que la plus mauvaise performance de son prédécesseur à Matignon. Ces résultats, ainsi que les messages des parlementaires rentrés dans leurs circonscriptions ce week-end, ont incité l'Elysée et Matignon à agir vite. La proposition de loi pourrait être examinée à l'Assemblée dans la semaine.

Querelles. Vendredi, alors qu'une issue semblait imminente, les querelles entre Sarkozy et Villepin ont à nouveau tout bloqué, le numéro 2 du gouvernement souhaitant aller vite, quitte à tout brader, tandis que le Premier ministre tentait de sauver des miettes de son CPE. Refusant de céder à la pression de son ministre de l'Intérieur, le chef du gouvernement s'est accordé un week-end supplémentaire pour tenter de garder la main.

Coups de téléphone et réunions ont ponctué les journées de samedi et dimanche. Au menu des discussions, surtout des querelles sémantiques pour éviter au Premier ministre de trop perdre la face. Le chef de l'Etat a eu Sarkozy plusieurs fois en ligne. Mais c'est avec Villepin qu'il a passé une grande partie de son week-end. Ce dernier était encore dans son bureau hier à 19 heures. Des contacts ont aussi eu lieu entre Jean-Louis Borloo et les syndicats.

Confiantes, les organisations anti-CPE exigent toujours du gouvernement un acte de décès clair du texte controversé. «Ce que l'on veut, c'est que le CPE disparaisse et ne s'applique jamais. La méthode choisie pour qu'il disparaisse ou ne s'applique pas sera la bonne», a estimé le secrétaire général de la CFDT, François Chérèque. Plus précis, son homologue de FO, Jean-Claude Mailly, s'est prononcé pour «une abrogation pure et simple» ou un remplacement du CPE sous réserve du contenu du nouveau dispositif. Le président de l'Unef, Bruno Julliard, a déclaré, lui, hier, attendre du gouvernement «un acte clair de mort définitive du CPE [...] quel que soit le terme employé : retrait, abrogation, annulation». Les douze organisations de l'intersyndicale se retrouveront à 16 h 30 pour décider des suites à donner à leur mobilisation.

(1) Réalisé les 7 et 8 avril auprès de 1 052 personnes.

source : http://www.liberation.fr/page.php?Article=373830

http://www.liberation.fr/son/avril06/0604chansonsmanifs.mp3

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